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Vincent Parisi : « J’ai envie de réaliser de grandes choses »

Son nom, vous dit surement quelque chose, Vincent Parisi est le fils du célèbre judoka Angelo Parisi (champion d’Angleterre, champion de France, champion d’Europe et champion olympique en 1980). Son père fut également le porte drapeau de la délégation française aux Jeux Olympique à Los Angeles en 1984. Après avoir vu autant vincent-champion-du-monde-2012de titres et de médailles défilés durant sa jeunesse, Vincent Parisi a suivi les traces de son père, en devenant le français le plus titré en Jujitsu. Sacré champion du monde en Jujitsu, en décembre dernier, à Vienne (Autriche), il se confie à SportLifefr sur son parcours, ses objectifs ainsi que son rôle de consultant qu’il endosse pour beIN SPORT et RTL9.

Entretien avec un homme au palmarès aussi large que ses épaules :

Parmi ton palmarès impressionnant, quels sont pour toi, tes trois plus beaux titres ?

Tout d’abord la coupe d’Europe individuelle, en 2002, à Paris, où j’ai gagné en +94kg. Ce fut ma première sélection et mon premier titre, je bats le champion d’Europe en titre en finale. C’était quelqu’un d’expérimenté qui était dans le circuit depuis des années alors que moi cela faisait seulement 3 ans que je pratiquais le judo et le jujitsu . 

Ensuite ma médaille aux World Games de Taiwan, les jeux mondiaux sont les plus beaux que j’ai vu. C’était comme les jeux olympiques, fabuleux, et je termine 3ème.

Enfin pour finir, mon titre de champion du monde, chez les lourds en +94kg, à Vienne, en décembre dernier. Un titre qui vient 10 ans après ma première médaille mondiale, un titre acquis avec l’expérience et un entourage familiale et d’amitiés. 

En décembre dernier, tu deviens champion du monde de Jujitsu en +94 kg, à Vienne. Dix ans après ta première titularisation en équipe de France, quel est ton secret de longévité dans l’élite mondiale ?

(Rires) Mon secret, c’est mon père qui me l’a livré, quand j’ai commencé, il m’a dit : « Mon fils, si tu veux être un champion qui dure, tu dois bien être patient, bien manger, bien dormir, bien t’entrainer et quand tu es fatigué, n’écoute pas tes entraineurs. Repose toi, soigne tes blessures et n’accepte plus l’entrainement, ni la compétition, tant que tu ne seras pas en forme et reposé avec l’ envie de recommencer « . Moi, j’ai toujours écouté mon père. 

Après chaque saison, après chaque championnat du monde, je prenais un break de 2 mois. Afin de revenir en forme et de battre tout le monde en France pour me qualifier et remporter les compétitions internationales majeures et c’est ce que j’ai toujours fais. 

Mon dernier petit secret personnel est de ne jamais écouter les gens, écouter ce que l’on a dans le coeur, moi j’avais envie d’y croire et j’avais envie d’être champion avant d’arrêter ma carrière. Cette force c’est d’avoir toujours cru en moi jusqu’au bout.  

En plus de la compétition, tu trouves le temps de former et d’entrainer.  Avec l’aspect technique des disciplines, quel est message que tu transmets à tes protégés ?

Oui, ce n’est pas toujours évident d’assumer le travail en plus de la préparation et de l’entrainement , mais j’aime

enseigner et j’aime transmettre. Je crois beaucoup dans le développement personnel à travers le sport. Tout

le monde ne peut pas devenir champion du monde de jujitsu, mais tout le monde peut l’être dans sa vie . Dans mes cours, j’essaie d’inculquer les valeurs, le respect et la beauté du geste technique. Etant le fils d’un immense technicien, j’ai la lourde tâche d’être propre techniquement. J’aime enseigner les arts martiaux d’une manière ludique tout en gardant l’essence même du sport. 

L’été dernier, tu rejoins beIN Sport en tant que consultant. As-tu vu une évolution de la médiatisation des sports de combat depuis tes débuts télévisés sur RTL9 ?

Il est clair et net que depuis que RTL9 diffuse l’UFC, le monde des arts martiaux ont connu un changement positif. Grâce à cette diffusion, les gens connaissent d’avantage les arts martiaux traditionnels et les sports de combat. Pour le comprendre, j’ai à coeur d’expliquer au mieux et le plus simplement possible la technicité de cette pratique mixte. Charles Bietry m’a écouté et m’a embaucheé sur beIN SPORT, ce qui m’a permis de vivre une aventure exceptionnelle. Vivre la création d’une chaine dont on va parler longtemps et cela ne fait que commencer. Ensuite, pour revenir à l’UFC, je me souviens que les journalistes ne voulais pas du tout communiquer dessus. On était très mal vu alors qu’aujourd’hui, tous les médias veulent en parler ou veulent en discuter. Je suis vraiment fièr de toute cette évolution mais le meilleur reste à venir. 

Quels sont tes objectifs sportifs pour cette année ?

Vincent_Parisi_©Yann_Levy

Vincent Parisi (Photo Yann Levy)

Pour l’instant, je soigne une blessure à l’épaule que j’ai contracté en Russie pendant un tournoi de préparation pour les championnats du monde en Autriche. Donc, je me repose et je me soigne, mais le seul objectif sera celui des Sports Accord Combat Games, si ma catégorie est représenté à St-Petersbourg . 

Et en dehors des tatamis ?

En dehors des tatamis, beaucoup de projet : un nouveau dvd technique, de nouveaux programmes sportifs d’arts martiaux sur beIn SPORT et des émissions thématiques. Sur RTL9, pour l’UFC, de gros déplacements sont prévus cette année avec des reportages réalisés sur place. Du cinéma peut-être qui sait et plein de belles choses. Je suis encore jeune et je vais en profiter à fond. Mon titre de champion du monde et le travail régulier que je fourni depuis ces dernières années, m’ouvrent aujourd’hui de belles perspectives dans tous les domaines. Je ne me laisse jamais emprisonner dans une case. Mon sport est une discipline polyvalente tout comme moi. J’ai envie de réaliser de grandes choses, c’est juste une question de temps.   

Pour finir, d’où est venu le surnom de Gentleman Fighter ?

Mon surnom de Gentleman Fighter m’a été donné par le speaker des championnats du monde, en 2008, à Malmö (Suède). Lorsque j’ai perdu la finale d’un point alors que je menais et que je devais gagner. C’était très serré, et à la fin du combat, j’ai salué et embrassé mon adversaire avec fair play en levant son bras, alors que j’étais le grand favori. Je pense que le speaker a apprécié mon geste. Au moment de me remettre ma médaille de vice champion du monde, il a dit : « Venant de France, médaille d’argent, Vincent Parisi le Gentleman Fighter « . (Rires) Depuis ce jour, j’ai fait mon site internet et j’ai communiqué avec ce nom.

Lien : Site officiel de Vincent Parisi

Entretien réalisé par Gérald FRIGOTTO

Pascal Pich, l’ultra-triathlète « sans limite »

Le triathlon fait partie des sports les plus éprouvants physiquement. Lorsque les triathlètes atteignent un bon niveau de pratique, ils se mesurent à l’Ironman, l’épreuve reine du triathlon classique : 3,8 km de natation, 180 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied. 

Pourtant, pour Pascal Pich, un ironman est devenu une course « classique », ce nîmois pratique l’ultra-triathlon. Cette discipline consiste à multiplier par 2, par 10, voire jusqu’à 20, les distances d’un Ironman. Pascal Pich est une référence mondiale, quintuple champion du monde, il détient également 9 records mondiaux dans les différentes disciplines de l’ultra-triathlon.

Cette année, il s’est lancé un pari fou « Ironman around the world », parcourir sur les 5 continents un double Ironman (7,6 km de natation, 360 km de vélo et 84 km de course à pied) et un déca Ironman (38 km de natation, 1800 km de cyclisme et 423 km de course à pied).

Si il arrive au bout de son périple , il parcourra au cours de l’année 2013 : 228 km à la nage, 10 800 km en vélo et couru 2535 km à pied. (en dehors des entraînements…)

Entretien avec un ultra-triathlète « sans limite » :

Pascal Pich

Pascal Pich est quintuple champion du monde et détient 9 records du monde.

Si le triathlon connaît une progression de ses licenciés, l’ultra-triathlon est une discipline peu médiatisée. Combien êtes-vous de français à la pratiquer ?

C’est assez variable, il y a potentiellement 2000 athlètes au monde, qui peuvent tenir un double Ironman. Nous sommes seulement 23 athlètes dans le monde à avoir réalisé deux déca-ironman.

En France, une dizaine d’athlètes pratiquent l’ultra-triathlon.

Tu es 5 fois champion du monde d’ultra-triathlon et tu as 9 records du monde à ton palmarès. Quelle est ta plus belle victoire ? Quel est le record dont tu es le plus fier ?

Ma plus belle victoire est, sans nul doute, mon premier championnat du monde sur un déca-ironman, au Mexique. Le fait de revêtir le maillot arc-en-ciel, pour la première fois, est un moment dont on se souvient longtemps.

Pour mes records, je suis fier de mon tour de France en triathlon en 2011. J’ai démarré de Palavas, pour faire un véritable tour de la France sur 24 étapes en ligne, avec une moyenne de 2km500 de natation, 120 à 260 km de vélo et 21 km de course à pied, par jour. Je préfère relier un point à un autre lors de mes records plutôt que de tourner sur des boucles.

Quelles sont les distances maximales que tu ai parcouru sur un ultra-triathlon ?

J’ai multiplié par 13 la distance Ironman, au Mexique, ils sont même allés jusqu’à multiplier par 20. Cependant l’ambiance et l’organisation ne m’inspirait pas confiance lors de cette épreuve et je n’y trouvait pas d’intérêt à y participer dans ces conditions.

As-tu déjà eu l’impression d’atteindre les limites physiques et physiologiques du corps humain ?

J’ai titillé le maximum mais je n’ai jamais atteint la limite. On apprend à maîtriser l’effort même si la fatigue ou les blessures s’invitent quelques fois et là, il faut gérer.

Lors d’un déca-ironman, je dors 1h50 pour 20h d’effort sur 8 jours. Les 2h restantes sont là pour les changements de vêtements, les ravitaillements et les besoins naturels.

Le dernier défi en date que tu t’es lancé est l’ « Ironman around the world ». Peux tu nous en dire plus ?

pascal pich aigues mortes

Pascal Pich, à Aigues Mortes, au départ de l’ « Ironman around the world ».

Nous avons débuté ce défi le 19 décembre 2012. La première étape démarrait d’Aigues-Mortes, dans une eau à 7°C, pour aller en vélo et à pied jusqu’à La Plagne (2400m) dans le cadres des « Etoiles du Sport ». 30 heures d’effort non-stop.

Les autres étapes (Equateur, Emirats Arabes Unis, Tahiti), du premier trimestre 2013, auront des conditions plus clémentes. Cependant pour pouvoir effectuer ces étapes, il faut que les sponsors suivent. Nous n’avons toujours pas bouclé le budget, même si nous avons des accords de principe, nous recherchons toujours des financements. Plus on retarde les étapes, plus à la fin de l’année les étapes seront rapprochées et donc difficiles.

Pour se préparer à de tels efforts, quelle est ta charge d’entraînement hebdomadaire ?

J’ai deux séances d’entrainements par jour pour un volume de 3h à 6h. Je ne dépasse pas 32 heures par semaine. Avec l’expérience, j’apprends à être plus efficace et à « m’économiser » à l’entrainement.

Combien de temps te faut-il pour récupérer d’un ultra-ironman ?

En milieu de saison, j’arrive à enchaîner des double-ironman en 15 jours. Pour les déca-ironman, il me faut plus de temps. Les muscles et les tendons sont sollicités de manière intensives lors d’ultra-triathlon. Le monde de l’ultra-triathlon est à part, quand on prend le départ, on ne sait jamais si l’on va arriver.

Connais-tu le Norseman, l’Ironman norvégien réputé pour ses conditions climatiques extrêmes ? Penses-tu y participer un jour ?

Oui j’en ai entendu parler dernièrement. Lorsque j’ai passé au mois de décembre, 2h15 dans une eau à 7°C lors de la première étape du « Ironman around the world », je n’en garde pas un très bon souvenir. Mais comme c’est une distance ironman, ca durera environ 1h, donc pourquoi pas. C’est une idée à penser pour plus tard.

Les championnats du monde de triathlon auront lieu à Belfort cette année. As-tu un favori ?

Si l’espagnol Zamora est présent, je pense qu’il fera un résultat. Côté français, je verrai bien François Chabaud, mais je ne sais pas si ces deux triathlètes seront engagés sur l’épreuve.

Suivre le défi « Ironman around the world »

Propos recueillis par Gérald FRIGOTTO

Interview de Vincent Parisi (à venir)

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Vincent Parisi, champion du monde de Jujitsu en 2012, à Vienne.

A l’âge de 34 ans, Vincent Parisi est le combattant de Jujitsu le plus titré du sport français. Champion du monde, en décembre 2012, à Vienne, dans la catégorie des +94kg, il possède aussi 4 titres européens et 7 titres de champion de France. Il a accepté de répondre à nos questions pour notre plus grand plaisir. Le portrait de ce grand champion, sera à lire prochainement sur SportLifefr.

En attendant, vous pouvez allez sur son site : http://www.vincent-parisi.com

Matthieu Bataille : « Quand on monte sur un tatami, il n’y a plus de différence »

Le 28 Août 2011, la température de Bercy est montée soudainement, Matthieu Bataille vient de qualifier la France pour la finale des championnats du monde par équipe. Teddy Riner finira le travail, mais c’est bien « Bataillou » que l’on portera en triomphe à l’issue de l’épreuve. Avec un palmarès large comme ses épaules, Champion du monde par équipe (2011), champion d’Europe (2004) et triple champion de France (2001, 2003, 2007), Matthieu Bataille n’hésite pas à nous faire partager son expérience.563703_bataille-of-france-celebrates-after-beating-silva-of-brazil-during-their-men-s-judo-100-kg-bronze-medal-match-at-the-world-judo-championships-in-tokyo

Quel souvenir gardes-tu des championnats du monde de 2011, où tu as conquis les 20 000 personnes de Bercy ainsi que tous les téléspectateurs ?

J’en garde un super bon souvenir car nous n’étions pas les favoris sur la compétition, battre la Russie en quart et le Japon en demi c’était magnifique. On était tous soudés que ce soit les titulaires ou les remplaçants. L’ambiance était grandiose, je n’avais jamais vu une ambiance comme ça dans le judo.

As-tu gardé le contact avec tes partenaires qui t’ont porté en triomphe, ce 28 aout 2011, à Bercy ?

Oui, nous sommes encore en contact on s’entraîne souvent ensemble.

Les jeux olympiques restent une des seules compétitions où tu n’as pas glané de médaille, est-ce un regret malgré ton grand palmarès ?

Non ce n’est pas un regret, j’ai eu l’occasion de faire les jeux olympiques en 2004 mais malheureusement pour moi ça s’est mal passé. (Défaite contre l’ouzbek A.Tangriev et privé des repêchages)

Aujourd’hui, à quoi ressemble une journée type d’entraînement pour toi ?

Généralement, je fais une préparation physique et un judo durant 1h30 à 2h. Le soir, je poursuis avec l’entraînement pour les jeunes. J’entraîne des enfants à partir de 8 ans et des adultes.

Tu entraînes dans le club d’Etaples, depuis le mois de Septembre dernier, est ce que la formation et l’entraînement des jeunes sont une chose que tu souhaites poursuivre ?

Oui, c’est important pour moi d’entraîner, car le judo j’aime ça et si je peux aider les jeunes à progresser tant mieux.

On connaît ta grande générosité dans l’effort sur les tatamis. Ce week-end, tu étais présent aux championnats de France handisport de judo à Calais. Quel message voudrais-tu faire passer aux jeunes pousses du judo français ?

Quand on monte sur un tatami, il n y a plus de différence, quelles soient sociale ou physique, tout le monde est pareil.

La question « indiscrète » : d’où vient ton surnom de « Bataillou » ?

C’est une bonne question, tu me poses une colle. Quelqu’un a du m’appeler comme ça et c’est resté.

Interview réalisée par Gérald FRIGOTTO